Hélène Sambon : Retraite au Monastère d'Hurtebise

Lors de ces trois jours de retraite, je me suis rendue au monastère d’Hurtebise à Saint-Hubert.  Lorsque je suis arrivée le premier jour, je me suis d’abord demandée dans quoi je m’étais embarquée : inutile en effet de préciser qu’on est d'abord un peu déboussolé par ce mode de vie tout à fait atypique ! Mais très vite, on se rend compte que les sœurs sont toutes très accueillantes : elles ont notamment tenu à m’inviter à partager avec elles leur ‘récréation’, c'est-à-dire le moment où elles se retrouvent toutes ensemble pour discuter de tout et de rien, et m’ont même invité à manger avec elles.

Mes journées s’organisaient de la sorte : je me rendais d’abord à l’office de 7h30, je déjeunais ensuite à « l’hôtellerie » avec des personnes extérieures au monastère. Après le déjeuner, j’étais invitée à participer à un moment de réflexion avec ma « sœur hôtelière » (c’est-à-dire la sœur qui devait s’occuper de moi tout au long de cette retraite). Je pouvais lui poser des questions sur ce que je désirais, tant sur sa propre expérience de bénédictine, que sur la vie au monastère ou la religion en général. Elle était très encline à partager avec moi son expérience, et bien qu’il est parfois difficile de parvenir à comprendre réellement comment ces sœurs en sont arrivées à ce choix de vie, toutes les discussions que j’ai eues avec elles durant ces trois jours étaient tout de même vraiment très intéressantes ! Après l’eucharistie de midi, j’allais dîner avec les sœurs.  Les repas devaient s’effectuer dans le silence. Mais heureusement, ce silence est loin d'être pesant et insurmontable, puisqu’en réalité, lorsque nous mangions, une sœur faisait la lecture à la communauté. L’après-midi était consacrée à toute une série de travaux manuels : ramassage des feuilles mortes dans le parc du monastère etc. (rien de bien compliqué !).  J’ai également fait une promenade avec les sœurs, et rencontré un iconographe. La journée se terminait avec le dernier office de 20h15. En réalité, les célébrations sont tout à fait différentes de celles que l’on pourrait retrouver à l’Eglise. En effet, les chants des sœurs constituent presque exclusivement le contenu des offices.

Le cadre et l'ambiance peuvent se résumer en deux mots: calme et réflexion. Effectivement, cette retraite s’adresse à tous ceux qui veulent  « s’arrêter », faire une pause, et retrouver une certaine tranquillité intérieure sans toujours courir après le temps, dont nous manquons tous cruellement. Somme toute, une retraire monastique, c’est l’occasion de faire le point sur sa vie et sur soi-même, mais c’est aussi l’occasion de tenter, pour quelques jours, de s’ouvrir à d’autres horizons tout à fait différents de notre petit univers quotidien…