Marie Pochet : Monastère de Brialmont (Tilff)

Une retraite monastique ! Si peu s'y intéressent, mais ils ne savent pas ce qu'il perdent. Elle est très simple à résumer : Trois jours de pur bonheur.

Il est vrai que, tant qu'on n'a pas essayer, on ne peut qu'avoir un avis proche de la caricature : Silence, messe, Dieu-matin-midi-soir, voire ennui. Or, la réalité est très différente. Si j'ai choisi cette catégorie de retraite, c'était avant tout parce que j'avais besoin de silence, de calme et de ne plus voir personne. Je souhaitais simplement m'offrir du temps, dont nous manquons tous cruellement, et cette expérience s'imposait à moi. Depuis des mois, j'attendais ces trois jours qui me semblaient toujours si loin.

Nous étions en fait deux à nous embarquer pour Liège, et nos journées s'organisaient comme suit : Nous nous levions vers 7h00 afin d'assister au premier office à 7h30, nous déjeunions à 8h15, dans la matinée, nous aidions les sœurs dans leurs activités (ramassage des œufs, étiquetage de champignons, etc). Avant le diner, il y avait une célébration à 12h15, puis nous mangions à 12h30. L'après-midi était également occupée par divers petits travaux avec les sœurs ou par des rencontres avec celles-ci. Et la journée se terminait par l'office de 18h15, le souper à 18h30 et la dernière célébration à 19h45. Pour ma part, à 20h00, j'étais au lit !

J'ai été surprise par les offices, car ils étaient tous courts et agréables, rythmés par les chants des sœurs et il n'y avait jamais de sentiments d'"hyper-religiosité". Il s'agissait simplement de temps de recueillement et ils rythmaient de manière très agréable notre journée.Entre nos travaux, nous disposions de pas mal de temps de réflexion personnelle et de solitude. Nous dînions avec les autres retraitants, nous étions quatre en tout, et d'éventuelles personnes extérieures (curé, Évêque de Liège, employée du magasin...), mais sans les sœurs, et après le repas, nous faisions ensemble la vaisselle.

Pour conclure simplement, je pense qu'il est important de ne pas hésiter à faire ce genre de retraite. Il ne faut pas craindre les offices, de n'être pas avec ses amis, ou encore le silence. En fait, les offices ne sont pas obligatoires, mais c'est tellement un plaisir d'y aller, qu'on ne se sent jamais obligée ou tenue par quoi que soit d'y assister. Il n'y a qu'à celui de 5h00 que nous n'allions pas ! Et pour ce qui est du silence, il est loin d'être insupportable. Il ne s'agit pas en réalité de silence, mais de calme et de sérénité. Et ce n'est pas parce que vous dites un mot que vous serez réprimandés, loin de là. Les sœurs, de leur côté, sont étonnantes, pleines de vies et tout à fait dans leur temps. Il ne s'agit pas d'ermites reculées, bien au contraire. Habituées à voir des jeunes, elles sont toutes enclines à discuter et nous avons chaque fois passé de bons moments en leur compagnie, discutant de choses et d'autres. Enfin, le repos apporté par ces trois jours (trop courts !) est tellement ressourçant et appréciable, qu'il serait dommage de s'en passer. (Personnellement, j'ai profité de deux nuits de près de dix heurs !)

Bref, la retraite monastique est une expérience que je vous conseille vivement, et je me réjouis d'ailleurs de l'été qui s'annonce afin d'y retourner passer quelques jours et profiter de la campagne environnante !