J'ai choisi de passer ces 3 jours à l'Abbaye Notre-Dame de Brialmont, à Tilff, prêt de Liège. Un choix bien réfléchi, et pas influencé par quiconque. Je me disais : 3 jours pour faire un break, alors que tout va si vite, 3 jours pour réfléchir, 3 jours pour vivre une expérience unique. Subsistait quand même les interrogations : vais-je devoir me lever à 5h du matin pour le premier office ? Ne va-t-il pas être trop dure de se taire pendant tout ce temps ? Vais-je supporter cela ?
Après un trajet allongé à cause d'un train qu'on attend toujours (mais l'occasion de faire quelques emplettes) et un chemin assez pénible (alourdi par une valise d'au moins 20 kilos!), celles-ci se sont envolées. Un cadre magnifique, éloigné de tout, où on retourne à la vrai vie, sans tout ce qui est superficiel. Des sœurs qui nous écoutent, très accueillantes, aux petits soins et très gentilles. 4 messes par jour (celle de 5h étant facultative, je n'y ai jamais participé), pas assez longues pour être ennuyantes, et ponctuées de chants. Un magasin où l'on trouve de tout (de la bière d'abbaye au lait pour le corps en passant par le chocolat) et auquel je compte bien retourner. Des longues nuits de sommeil (temps libre à partir de 20h). Des temps libres idéales pour réfléchir (ou pour se balader, sauf si on n'est pas adepte de la neige, comme moi). Des moments de travail pour les sœurs (mais rien de dur : faire un feu, passer l'aspirateur dans l'église, nourrir les poules, emballer les champignons, ...), propices au partage. Car il faut préciser qu'elles sont spécialisées dans la culture de champignons. Au niveau du silence, rien de terrifiant : il faut bien sûr le respecter, mais il est permis de parler dans certaines pièces, au travail et quand on mange (avec les autres invités, et non avec les sœurs).
A celles qui seraient intéressées pour cette retraite l'an prochain, je vous dis : foncez! C'est peut-être votre unique chance de vivre cela ... Il ne faut pas être effrayée par le côté prières etc : je suis loin d'être une fervente catholique, pourtant, j'ai « survécu ». Les sœurs ne vous jugeront pas. Personnellement, j'ai passé une magnifique retraite, en toute simplicité, et je ne dis pas non pour y retourner, un jour...